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Baromètre ObsAR 2021: La démarche achats responsables gagne du terrain


Paru en février, le Baromètre des achats responsables 2021 relève l'évolution en France des tendances en matières d'achats responsables. Réalisée par l'ObsAR (Observatoire des Achats Responsables), cette étude quantitative menée en ligne entre le 9 novembre et le 18 décembre 2020 sur 316 responsables achats du public et du privé (55% d'entreprises privées, 39% d'organisations publiques et 6% d'organisations autres - associations, syndicats etc.) révèle la progression de l'engagement des structures interrogées dans la démarche d'achats responsables ; « malgré ou grâce au contexte particulier de l’année 2020 » selon Pierre Pelouzet, Président de l’ObsAR.




Un intérêt croissant pour les achats responsables


Par rapport aux années précédentes, la problématique des achats responsables semble devenir de plus en plus incontournable au sein des différentes structures interrogées, dépassant le cadre de la « bonne volonté » qui avait jusqu’alors tendance à lui être réservé. 77% des organisations répondantes ont ainsi mis en place une stratégie Achats responsables, dont 21% depuis moins de deux ans. Parmi ces 21%, ce sont 35% de PME interrogées qui ont déployé cette démarche récente, la majeure partie d’entre elles considérant qu’il s’agit là d’une priorité (57%).

De nouvelles structures encore dépourvue de politiques d’achats responsables ont elle aussi manifesté leur intérêt croissant pour cette démarche, avec l’ambition de développer cette logique au sein de leur organisation. Le secteur public est quant à lui encore très marqué par des distorsions en la matière selon la taille de l’organisation, les plus grandes structures telles que les Ministères étant engagées dans cette démarche depuis plus longtemps.


La relation fournisseurs, un enjeu majeur en 2020


Si les enjeux de mise en conformité et de respect des engagements RSE restent les principaux moteurs au déploiement des achats responsables, le baromètre 2021 révèle la progression notoire de l’enjeu de la relation aux fournisseurs : la maîtrise des risques et l’amélioration de la relation avec les fournisseurs est en effet considérée d’égale priorité par 23% des répondants. « La relation fournisseur est un enjeu primordial dans le contexte actuel », souligne Fanny Bénard, Vice-Présidente de l’ObSAR, ce qui explique l’impact de la pandémie de COVID-19 dans l’émergence d’une telle tendance. Depuis le début de la crise sanitaire, les pratiques observées de soutien au fournisseurs sont en effet allées dans ce sens, la majorité des répondants ayant fait état de différentes actions pour aider les fournisseurs à affronter les difficultés, comme les facilités de paiement (56%), la prolongation des contrats (55%) ou encore l’allongement des délais de paiement.

La nécessité qu’ont les organisations d’adresser ces enjeux de résilience, accentuée par ce contexte de crise, a dès lors permis l’accélération des politiques d'achats responsables, considérées comme un levier essentiel.


Des politiques encore très disparates


Dans son étude, l’ObSAR soulève enfin les disparités et les difficultés liées à la formalisation encore insuffisante des enjeux liés aux politiques d’achats responsables.

Si les structures interrogées associent directement les enjeux RSE à leurs achats, l’identification et la formalisation des enjeux globaux reste encore déséquilibrée, notamment autour des engagements publics et chiffrés (31% pour les PME contre 62% pour les grandes Entreprises) ou bien encore, autour de la cartographie des risques. « Parmi les répondants avec cartographie des risques en place, près de 60% ont une cartographie sur une seule dimension, ce qui rend la démarche insuffisamment robuste au regard de la norme et des exigences de la loi sur le devoir de vigilance » souligne Bruno Frel, administrateur de l’ObsAR. Cette loi sur le Devoir de vigilance a pour objectif d’amener les organisations à mettre en œuvre les mesures d’atténuation des risques liés aux Droits de l’Homme (civils, sociaux, culturels, politiques). Le baromètre pointe d’ailleurs une certaine incohérence dans le constat du faible engagement des politiques Achats Responsables sur la traçabilité de la chaîne d’approvisionnement bien que le respect des Droits de l’Homme soit une valeur partagée par tous les répondants. Il reste donc encore du chemin à parcourir pour intégrer les principes de la loi sur le Devoir de vigilance et plus globalement, pour que les actions d’achats responsables se formalisent et s’étendent.

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